Le patrimoine pontissois possède une diversité exceptionnelle : qu’il soit naturel, culturel ou bâti, toute l’histoire du Pontiac se déploie sous nos yeux.
De la route 148 ou de la piste cyclable, nous voyons l’étendue naturelle de la région descendre doucement du bouclier canadien jusqu’aux rives de la rivière des Outaouais. Celle-ci fut, pour des siècles, l’axe de commerce et de transport majeur dans la vallée de l’Outaouais. Elle fut aussi la voie par laquelle les premiers voyageurs ont découvert l’intérieur du Canada.
Le Pontiac possède encore de nombreux témoignages de cette époque faste. Le plus bel exemple est le site du Fort William (Sheenboro) où la maison du bourgeois, datant de 1848, le magasin général et autres bâtiments ont été préservés. Ce site a été déclaré Monument Historique par la province du Québec.
Au gré de ces monts et vallées, les paysages culturels – façonnés par l’homme, s’offrent à nos yeux : terres agricoles, barrages, mines…. autant de témoignages de l’utilisation des ressources naturelles par nos communautés. C’est cette nature abondante qui a conduit les premiers colons à s’installer dans le Pontiac. Le secteur de Clarendon a été le premier arpenté pour développer l’agriculture.

Le Pontiac était surtout reconnu pour la qualité exceptionnelle de son bois. Les bruits des chantiers ont résonné dans la forêt tout au long du 19e siècle. Des maisons en pièce sur pièce témoignent de l’organisation qui prenait place peu à peu sur tout le territoire. Les coupes forestières engendraient des revenus importants qui profitaient aux exploitants. La maison de George Bryson (Mansfield) et celles de ses enfants (Fort-Coulonge) sont un exemple frappant de la domination des « barons du bois » sur la région.
La diversification de l’économie (agriculture, coupe forestière, moulin, drave) demandait une main d’œuvre abondante. Le Pontiac est alors passé d’un réseau de camps forestiers et de postes de traite sommaires à l’établissement de villages, cœur de l’activité économique et religieuse. Les travailleurs venaient d’horizons très divers : Polonais, Allemands, Écossais, Français et Irlandais … Chacune de ces cultures se retrouve dans le patrimoine pontissois, et notamment dans l’architecture religieuse. On ne compte pas moins de soixante églises de onze confessions différentes.

Les transports se sont peu à peu développés pour favoriser les échanges économiques entre Gatineau et Pembroke. Le bateau à vapeur fut le premier à venir jusqu’à Portage-du-Fort. Très vite, cette petite ville s’est dotée de dépôts, d’hôtels et de restaurants pour accueillir le nombre croissant de visiteurs. Dans les années 1880, le bateau fut remplacé par le train. Les villes se situant le long de la Pontiac Pacific Junction ont alors connu un essor sans précédent. C’est à cette époque que les maisons de style néo-queen Ann ont embelli les rues de Shawville.
La MRC Pontiac veille à la mise en valeur de ce riche patrimoine. Pour cela, les agents culturels ont lancé récemment un inventaire du patrimoine bâti. A partir des données recueillies, des projets d’aide à la restauration, de protection patrimoniale, de mise en valeur ou de d’animation patrimoniale vont avoir lieu. Ils ont également créé le circuit Histoires de villages, composés de panneaux d’interprétation dans dix villages du Pontiac. Un dépliant aide les visiteurs à se diriger le long du circuit.